Les enfants infectés par la Covid-19 semblent présenter moins de symptômes et le taux de mortalité est relativement faible les concernant. Cependant, la pandémie a des conséquences socio-économiques dramatiques pour les enfants et leurs droits. 

Accès à l’éducation

En vertu de l’article 28 de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), tous les enfants ont droit à une éducation.

Les mesures mises en œuvre dans l’urgence, pour réduire la propagation du virus, ont pourtant eu de graves répercussions sur l’accès à l’éducation des enfants et les inégalités scolaires.

La fermeture des établissements, au debut de la pandémie, et la mise en place de méthodes éducatives en ligne, ont mis en exergue la fracture numérique entre pays et renforcé les disparités quant à l’accès à internet et la qualité de connexion. La moitié de la population mondiale n’ayant pas accès à internet, l’éducation dépend parfois d’une présence physique et d’un matériel rudimentaire. 

Les inégalités numériques et sociales ont également été mises en lumière au sein même de pays européens ou une éducation de qualité, à distance, ne peut avoir lieu que dans un  contexte familial et social favorable. Or, si nous prenons l’exemple de la France, de trop nombreux exemples ont été rapportés d’enfants vivant dans des logements surpeuplés et bruyants ou n’ayant pas à disposition les outils nécessaires pour faire leurs devoirs en ligne.

Les restrictions concernant les établissements scolaires ont été depuis assouplies. Cependant, entre les enfants ayant totalement décrochés, ceux n’arrivant pas à rattraper leur retard et ceux ayant bénéficié de l’aide parentale aux devoirs dont l’orientation à été faussée ; la question de l’éducation reste concernante. 

Violence, mariage et exploitation des enfants 

En vertu de l’article 19 de la CIDE les Etats doivent protéger les enfant “contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle…”

Les mesures de confinement et le stress induit par la pandémie ont engendré une augmentation des cas de violence domestique. En France, par exemple, les autorités ont constaté une augmentation de la violence domestique de 30% en une semaine. Confinement, anxiété, perte d’emploi ont accentué les risques de maltraitance à la maison ; que ce soit entre adultes ou sur un enfant. Les écoles fermées n’ont pas pu  jouer leur rôle d’alerte pour protéger les enfants exposés et les services sociaux n’ont pas pu assurer le suivi habituel.

La pandémie, s’accompagnant d’une crise économique, expose les familles en situation précaire à un risque encore plus accru de pauvreté et creuse d’avantage les inégalités. En Chine, par exemple, on estime que 5 millions de travailleurs ont perdu leur emploi au cours des deux premiers mois de 2020 seulement.

Cette précarité entraine nécessairement une hausse des taux de travail, de mariage, et d’exploitation sexuelles des enfants. De nombreuses familles, dont les ressources ne permettent pas de faire face à un tel  tsunami économique et qui ne bénéficient pas d’aides gouvernementale, se voient contraintes de faire travailler  ou de marier leurs enfants pour survivre.

Europol a indiqué « une augmentation de l’activité en ligne des délinquants cherchant à abuser des enfants”. L’agence cite  par exemple des messages publiés dans des forums ou les  délinquants « se réjouissent des occasions »  plus nombreuses de s’adresser à des enfants, leur le temps en ligne ayant augmenté pendant la pandémie.

Des solutions ?

Des nombreux autres exemples de droits bafoués ne sont pas ici recensés; nous avons choisi de mettre l’accent sur deux atteintes révélatrices des conséquences dramatiques de la pandémie pour le droit des enfants. 

Plusieurs solutions ont été abordées par les états et différentes organisations mondiales ( human rights watch, ONU …) Ainsi, concernant l’éducation, il ressort des différents débats qu’accroître l’accessibilité et le caractère abordable de l’accès à l’internet pour les enfants est devenu urgent. Parmi les mesures possibles ont été citées : les enveloppes financières destinées à améliorer la connectivité, les subventions aux télécommunications, le prêt d’appareils et la mise en place de lignes internet.

Concernant les enfants victimes de violences conjugales (y compris quand il n’est pas visé directement) la France a adopté,  le 23 novembre 2021, un décrêt n° 2021-1516, lequel a crée dans le Code de procédure pénale un nouvel article D. 1-11-1. En vertu de cet article les autorités judiciaires doivent procéder à des vérifications pour rechercher si les violences ont été commises en présence d’un mineur. Le mineur n’est alors plus considéré comme simple témoin mais il accède au statut de victime.  Une telle précision est  la bienvenue dans un contexte pandémique de confinement ayant pour conséquence une recrudescence des violences familiales.

En parallèle,  dans de nombreux pays, des campagnes de sensibilisation ont été développées concernant la violence domestique et la maltraitance des enfants que ce soit au regard de la prévention de l’identification des foyers à risque ou des moyens d’obtenir de l’aide.

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