Interview sur le thème du télétravail et du Covid

Le télétravail constitue l’un des moyens de limiter la propagation de l’épidémie du Covid-19.

Emmanuel MACRON, dans son discours du 31 mars dernier, fixait un objectif d’au « moins quatre jours sur cinq en télétravail ». Les entreprises sont donc mobilisées : cela implique qu’elles puissent continuer de mettre en place une nouvelle organisation qui tienne compte des contraintes techniques que l’implémentation du travail à distance suscite.

L’enjeu n’est pas des moindres en cette période où les nouveaux variants plus virulents tendent à faire augmenter les contaminations. En effet, le télétravail permet de limiter les interactions et par voie de conséquence constitue un des leviers de contrôle de la situation sanitaire.

Nous avons demandé à Eric Massard* DPO certifié (PECB) et Expert RGPD au sein de la filiale technologique, d’un grand groupe français, comment le télétravail s’est mis en place dans son entreprise et quelles en sont les répercussions dans son quotidien.

Covidroit (CD) : Un peu plus d’un an s’est écoulé depuis le premier confinement, le télétravail au sein de ton entreprise était -il déjà préconisé antérieurement ou bien a-t-il fallu une nouvelle organisation mettant en place le travail à distance ?

Eric Massard (EM) : Le télétravail était déjà en place au sein de mon entreprise, mais il a évidemment fallu le repenser et redimensionner pour répondre aux problématiques liées à la situation sanitaire.

CD : Comment s’est effectué le passage de deux jours de télétravail à quatre, voire cinq ?

EM : Le changement a nécessité un temps d’adaptation. Cependant le caractère exceptionnel de la crise sanitaire lors du début d’année 2020 a mis les premières difficultés du télétravail en second plan. La vraie difficulté pour certains collaborateurs a été de rester dans une dynamique active sur le télétravail, malgré la durée extrêmement longue. Cela fait plus d’un an que certains collaborateurs sont exclusivement en télétravail, et cette situation peut devenir pesante.

 

CD : Le travail à distance implique que l’on travail à domicile, notamment en cette période de confinement : le droit à la déconnection est souvent évoqué, comment appréhendes-tu ce principe ?

EM : Le télétravail n’a pas amené beaucoup de changement concernant le droit de déconnexion me concernant. J’avais déjà à certaines occasions exceptionnelles travaillé en dehors des heures de travail, et je le fais toujours, à la même fréquence. Le télétravail n’a pas amené d’évolution sur ce point.

 

CD :  Le fait de travailler à domicile te permet-t-il de préserver la frontière entre vie privée et vie professionnelle ?

EM : Tout à fait. J’ai la chance d’avoir un bureau dédié pour le travail, donc la frontière entre vie privée et vie professionnelle est assez simple à visualiser et mettre en place.

 

CD : Le télétravail tel qu’il existait avant le confinement et celui mis en place depuis la crise sanitaire ont fait apparaitre un nouveau type de travail à distance : celui qui allie le présentiel au distanciel. Comment te projettes-tu dans ce système hybride ? Un retour au tout présentiel semble peu probable qu’en penses -tu ?

EM : Effectivement, un retour en présentiel uniquement semble peu probable. Beaucoup de salariés ont eu le temps de s’habituer au télétravail, et d’adopter un nouveau fonctionnement qui peut leur convenir. La formule d’un système hybride lorsque la situation sanitaire redeviendra normale semble la plus probable, et sera demandée par beaucoup de collaborateurs.

* Nom et prénom fictifs

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